Comment sensibiliser les enfants au harcèlement scolaire ?
Qui sont les enfants harcelés ?
Le ministère de l’Éducation nationale fait état de 700 000 élèves victimes de harcèlement, soit 5 à 6 % des effectifs. Le harcèlement s’exerce surtout au primaire et au collège, le moment où les enfants et les adolescents construisent leur personnalité. Les formes de harcèlement sévères peuvent avoir des conséquences sur le plan physique et psychique, compromettre la réussite scolaire et laisser des séquelles indélébiles, d’où la nécessité de bien les prendre en charge. Il suffit de trois fois rien pour devenir la cible des harceleurs, une petite différence physique (poids, taille, couleur de peau ou de cheveux, caractéristique physique perçue comme une disgrâce, orientation sexuelle, handicap, situation sociale, haut potentiel, etc., en fait tout ce qui différencie un enfant du reste du groupe. Cette différence est perçue comme une menace remettant en cause la stabilité du groupe.
Comment repérer les signes de harcèlement scolaire ?
Un enfant harcelé émet toujours des signaux de détresse. Ils doivent vous alerter et vous permettre d’intervenir au plus vite. Changement de comportement brutal, agressivité soudaine, baisse des résultats scolaires, tristesse, tendance au repli sur soi, troubles du sommeil, sont autant de signes qui peuvent révéler une situation de harcèlement à l’école. Certains enfants somatisent. Ils ont mal à la tête ou au ventre, ou développent d’autres troubles physiques, comme des nausées ou des diarrhées, de manière inexpliquée. Ces troubles apparaissent souvent le dimanche soir, ou la veille des rentrées scolaires, et disparaissent pendant les week-ends et les vacances. Si votre enfant présente un ou plusieurs de ces troubles, discutez un peu avec lui pour comprendre ce qui ne va pas.
Lutter contre le harcèlement scolaire à l’école
Le harcèlement scolaire a longtemps été ignoré, considéré comme un simple aléa de la vie de tout écolier, voire un moyen de l’endurcir et de mieux le préparer à sa vie d’adulte. Ce point de vue ne prédomine plus aujourd’hui. Il est pourtant utile de différencier les simples moqueries, fréquentes dans les cours de récréation, des vraies situations de harcèlement. Essayez de ne pas accorder trop d’importance aux railleries et petits conflits entre élèves. En grossissant le problème, le risque est de focaliser l’attention de votre enfant sur ce qui est une expérience désagréable, certes, mais dont il peut tirer profit s’il réussit à imaginer des moyens de se défendre, une compétence qui lui sera très utile tout au long de sa vie.
Si votre enfant est victime de moqueries, aidez-le à relativiser et imaginez ensemble une stratégie pour faire échec aux petits durs de la cour de récré ! L’important est qu’il sache qu’il n’est pas tout seul, que ses parents sont là pour l’aider ! Alors, harcèlement ou mise à l’épreuve formatrice ? Si vous avez besoin de conseils, vous pouvez vous informer et trouver de l’aide sur le site internet Non au harcèlement, ou en appelant le 3020. Vous pouvez aussi appeler Net Ecoute au 3018, s’il s’agit de cyber-harcèlement.
Cyber-harcèlement, le harcèlement non-stop
Si l’on parle tant de harcèlement depuis ces dernières années, c’est parce que le phénomène est désormais associé à internet et aux réseaux sociaux, qui offrent aux harceleurs de nouveaux moyens de poursuivre leurs victimes après la sortie de l’école. Les écrans étant très addictifs, la meilleure des préventions est non pas de les interdire, car cela ne ferait que les rendre plus attractifs, mais d’en limiter leur usage. Si votre enfant passe beaucoup de temps sur son smartphone, son ordinateur ou sa tablette, essayez de l’intéresser à autre chose : sport, activité, manuelle ou artistique, le choix est vaste.
Une bonne formation aux usages du numérique est essentielle pour permettre aux enfants de les utiliser avec un maximum de sécurité. Apprenez à votre enfant à connaître les outils qu’il utilise et à s’en protéger, notamment en veillant aux autorisations données lors de l’installation d’applications sur son smartphone. Incitez-le à réfléchir aux conséquences que peuvent avoir la publication d’un contenu sur une plate-forme numérique. Sur internet et les réseaux sociaux, tout contenu publié a une durée de vie illimitée. Même s’il est effacé, il a déjà été reproduit et reste stocké quelque part, et pourra réapparaître à un moment ou un autre. La précaution élémentaire est de limiter la diffusion des publications sur les réseaux sociaux à la sphère privée.
Parents d’enfant harceleur : que faire ?
Être les parents d’un enfant harcelé n’a rien de facile, mais qu’en est-il des parents qui ont un enfant harceleur ? Comment éviter qu’il ne le devienne si vous le redoutez ? Les enfants harceleurs ont deux caractéristiques communes : une faible estime de soi et un manque total d’empathie. On les imagine forts et sûrs d’eux, alors qu’en réalité ils sont faibles et manquent d’assurance. Pour cacher leur faiblesse, ils vont chercher un tiers à humilier, ce qui leur permettra de montrer leur force et de gagner en popularité.
Pour que votre enfant ait une bonne estime de soi, il a besoin de vous. Encouragez-le quand il fait quelque chose de bien, félicitez-le quand il réussit dans ses apprentissages. Passez du temps à discuter avec lui. N’oubliez jamais de lui dire que vous l’aimez et sachez reconnaître ses qualités. Entouré d’amour, il grandira en étant bien dans sa peau et n’aura pas besoin de s’en prendre à un plus faible que lui pour se rassurer.
Votre enfant a-t-il déjà été concerné par le harcèlement ? Comment avez-vous réagi ? D’une manière générale, pensez-vous que la société s’intéresse suffisamment à ce problème ?
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