Des enfants très présents et très exposés sur internet
Facile d’accès, les outils numériques plaisent aux enfants et aux adolescents : 24 % des 7-12 ans possèdent un smartphone. Chez les adolescents de 13 à 19 ans, le taux d’équipement passe à 84 %1. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à être connectés et de plus en plus tôt, souvent en utilisant l’ordinateur ou le smartphone de leurs parents : l’âge moyen du début d’utilisation est de 5,3 ans, mais 58% des enfants de 0 à 3 ans utilisent déjà un écran2. Cette utilisation précoce et intensive n’est pas sans risque et sensibiliser les jeunes aux principaux dangers d’internet est essentiel.
Sensibilisation des jeunes : l’internet du pire et du meilleur
La mise à disposition de nombreuses ressources en ligne fait d’internet un outil pédagogique intéressant, mais c’est un outil parmi d’autres qui ne peut se substituer aux autres outils pédagogiques. Sur internet, il y a aussi beaucoup de “zones d’ombre”, qui exposent les jeunes à la pornographie et à la violence, aux mauvaises rencontres, à l’utilisation frauduleuse de leurs données personnelles, au cyber harcèlement, aux informations erronées (les fameuses fake news). Protégez vos enfants des dangers d’internet en les sensibilisant au bon moment.
Internet, c’est aussi les réseaux sociaux, qui véhiculent l’image fausse de gens parfaits, favorisant une faible estime de soi, particulièrement chez les adolescentes. La surexposition des enfants aux écrans peut également avoir des effets sur leur santé : troubles de l’attention, problèmes de sommeil, agressivité, isolement social, décrochage scolaire, prise de poids…
Il faut ajouter à cela qu’une utilisation d’internet sans but précis, c’est aussi beaucoup de temps perdu, qui pourrait être consacré au développement et à l’épanouissement des bambins. Votre enfant peut passer beaucoup de temps sur le web sans même s’en rendre compte, voire développer une addiction. Quel dommage de laisser filer ainsi son enfance, alors qu’il y a tant de choses à découvrir par ailleurs ! Reste qu’il est bien difficile de lutter contre le côté hypnotique des écrans.
Comment protéger son enfant face aux dangers d’internet ?
Le meilleur moyen d’éviter tous ces risques est d’accompagner les enfants dans leur découverte du monde numérique en encadrant l’utilisation des écrans, dès le plus jeune âge. Les enquêtes montrent que la plupart des parents en sont conscients mais qu’ils ne savent souvent pas comment faire pour protéger leurs bambins. Pas évident, en effet, pour une génération qui est né sans internet d’expliquer à ses enfants comment utiliser le meilleur de la toile tout en évitant le pire.
Bien utiliser internet : la règle des « 3,6,9,12 »
Pour un bon usage d’internet, vous pouvez suivre les repères « 3-6-9-12 » imaginé par le psychiatre Serge Tisseron.
- Avant 3 ans : pas d’écran. Pour favoriser le développement de votre enfant, éteignez la télévision, jouez avec lui et lisez-lui des histoires, conseille le spécialiste.
- De 3 à 6 ans, les écrans sont autorisés mais avec une utilisation encadrée.
- De 6 à 9 ans, vous pouvez utiliser l’écran comme outil d’apprentissage en accompagnant votre bambin dans ses découvertes, et en discutant avec lui de ce qu’il fait et voit sur les écrans. C’est le moment d’aborder avec lui les notions de droit à l’intimité et à l’image, et de parler des risques liés à la diffusion de contenus personnels sur internet.
- Entre 9 et 12 ans, c’est l’âge où vous pouvez discuter avec votre enfant du moment où il pourra avoir son premier téléphone mobile et de l’utilisation qu’il devra en faire. C’est un outil utile pour l’aider à gagner en autonomie tout en restant en contact avec vous.
- A partir de 12 ans, votre enfant peut naviguer seul sur le web, mais toujours avec des limites de temps et en discutant avec lui des nouveaux risques qui le guettent, pornographie et cyber harcèlement, entre autres.
Comment gérer le temps passé par votre enfant devant les écrans ?
Les parents savent combien il est difficile de limiter le temps passé sur les écrans. Pour éviter que cela dégénère en crises de larmes ou en grosse colère, vous pouvez fixer des règles d’utilisation. En sachant à l’avance que l’utilisation des écrans est limitée, votre bambin acceptera plus facilement de les lâcher pour s’adonner à d’autres activités. Avant d’allumer un écran, vous pouvez convenir ensemble du moment où il faudra l’éteindre : quand la grande aiguille sera sur le 6, à la fin du dessin animé, quand l’alarme de la tablette retentira…
L’enfant ne devrait pas avoir accès à un ordinateur ou une tablette dans sa chambre. Placez-les plutôt dans le salon. Vous pouvez installer sur vos appareils un logiciel de contrôle parental, qui vous permettra de filtrer les contenus web et d’interdire l’accès à certains sites à risque. Le filtre ne peut pas tout faire à lui seul, il ne remplace pas le travail de sensibilisation, ni le nécessaire accompagnement de l’enfant, dans sa découverte d’internet et l’acquisition des bons réflexes !
Il y a une vie en dehors d’internet !
Internet en continu, c’est non ! Interdisez l’utilisation des écrans à certains moments de la journée : le matin avant de partir pour l’école, pendant les repas et avant d’aller dormir. Lorsqu’il fait beau, proposez à votre enfant d’aller jouer dehors plutôt que de rester derrière un écran. Incitez-le à développer sa motricité fine et sa créativité par le biais d’activités manuelles et artistiques. Un soir par semaine, pourquoi ne pas éteindre tous les écrans pour consacrer toute la soirée aux jeux de société ! Multipliez ainsi les moments sans écran, seul ou en famille. Les bambins grandissent vite. Profitez d’eux et aidez-les à bien profiter de leur enfance !
Sensibiliser les jeunes aux dangers d’internet est essentiel pour leur sécurité et leur développement. Moins de numérique, plus d’ancrage dans la vie réelle, n’est-ce pas la solution pour nous tous, et le meilleur moyen d’inciter nos enfants à être moins dépendants des outils numériques. Qu’en pensez-vous ?
Sources : 1. Ipsos – Junior Connect’ 2018 – 2. Fondation pour l’enfance – Étude enfance et numérique 2018.
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