Comment apprendre le consentement aux enfants ?

Apprendre le consentement aux enfants apparaît comme une nécessité, mais au moment de passer à l’acte, les parents ne savent pas toujours comment aborder ce sujet délicat.

Alors, comment faire ?

 

Âge

Pour tous

Durée
0 - 30 min
Proposé par Team Mapiwee
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Comment aborder la notion de consentement ?

Il n’est pas nécessaire d’attendre l’éveil à la sexualité de l’adolescence pour parler de consentement. Dès l’âge de 3-4 ans, vous pouvez commencer par aborder le sujet de l’intimité, qui constitue une excellente entrée en matière. Vous pouvez expliquer à votre enfant que l’intimité est un espace personnel qui doit être respectée. Pour mieux lui faire comprendre, vous pouvez utiliser des images : un jardin secret, une maison ou un endroit privé dans laquelle personne ne peut entrer sans l’autorisation de son propriétaire.

L’intimité s’explique aussi de manière concrète, par des gestes du quotidien : demander la permission avant de prendre la main de l’enfant ou de lui faire un câlin, par exemple. Les tout-petits ont eux aussi droit au respect de leur intimité. Il peut s’exprimer au moment de changer leur couche ou de leur donner le bain, en les prévenant et en leur expliquant ces gestes.

  • Expliquer les limites physiques

Il est important d’expliquer aux enfants que certaines parties de leur corps sont plus intimes que d’autres. Ils doivent savoir que la zone génitale est la partie la plus privée de leur corps, que personne ne doit la toucher et qu’ils ne doivent pas toucher celle des autres non plus. Seul un adulte de confiance (parents, membre de la famille, médecin, personne autorisée…) peut le faire, dans certains cas, et avec prévenance.

  • Apprendre à l’enfant à dire non !

Dire non, cela paraît simple et pourtant c’est souvent complexe, même pour des adultes. La peur de déplaire ou de vexer peut parfois les inciter à accepter certaines choses à contrecœur. Il est important d’habituer les enfants à donner leur consentement sans ambiguïté. Seul « un vrai oui » peut exprimer clairement leur accord. Un silence, une hésitation ou une réponse ambiguë (je ne sais pas, peut-être…), cela veut dire non ! Si le oui est extorqué après beaucoup d’insistance, c’est aussi un refus. Si votre enfant est peu sensible aux débordements d’affection de tatie Julie, il doit lui dire, et son refus doit être respecté. Tatie Julie est une adulte responsable qui peut très bien comprendre ces choses-là !

  • Apprendre le consentement aux enfants : la notion de réciprocité

Votre enfant a le droit d’accepter un contact physique ou pas, mais il doit aussi comprendre que les personnes qui l’entourent ont le même droit. Il est important de lui expliquer la notion de réciprocité. Même s’il a un crush pour Léa et qu’il aimerait bien lui faire des bisous ou la prendre dans ses bras, si Léa n’est pas d’accord, c’est non ! Il n’y a pas que son plaisir qui est important, les émotions de Léa le sont tout autant.

Mais alors, direz-vous, si on applique ce principe, les enfants ne pourront plus avoir de contacts physiques du tout. Bien sûr que non ! Il ne s’agit pas d’instituer une police des mœurs ! Les enfants doivent simplement s’assurer que l’autre est d’accord. Pour le savoir, il suffit de lui demander ! Instaurer un dialogue bienveillant n’est pas plus compliqué que d’apprendre à dire bonjour, s’il te plaît ou merci, et cela peut vraiment changer les rapports entre les personnes.

Un bisou ? un petit câlin ?… Quand c’est non, c’est non !

Sous prétexte de leur apprendre la politesse, on a forcé des générations d’enfants à embrasser des personnes alors qu’ils ne le souhaitaient pas. Cela n’est pas anodin ! L’enfant peut penser qu’il est normal d’être forcé à donner une faveur, et même qu’il doit le faire. Si l’enfant refuse un bisou ou un câlin, il a ses raisons et il faut les respecter. Il doit être à l’écoute de ses émotions : est-ce que cela lui fait plaisir ou pas ? Est-il à l’aise ?… Pour dire bonjour, par exemple, la politesse n’impose pas de s’embrasser sur les 4 joues ! Il existe des alternatives…

Un simple « bonjour » accompagné d’une parole amicale ou d’un sourire peut suffire. Se réconcilier avec un copain après une dispute ne nécessite pas obligatoirement de grandes démonstrations d’affection. Si l’enfant n’a pas envie d’embrasser un copain, c’est son choix et il n’a pas à se sentir coupable pour autant. Tout le monde n’a pas la même façon d’exprimer son attachement. Certains ont besoin de contacts physiques, alors que d’autres sont plus distants. Ces différences s’expriment dès l’enfance et doivent être prises en compte.

  • Utiliser des supports pour expliquer le consentement

Il existe de nombreux outils pour apprendre le consentement aux enfants. Les livres, les vidéos et les jeux de rôle sont précieux pour l’aborder de manière amusante et compréhensible. Il faut aussi sensibiliser les parents au dialogue. N’hésitez pas à parler de tout avec votre enfant, y compris de sujets aussi intimes et délicats que le rapport au corps et le consentement. Parler librement avec lui, sans tabou, vous permettra de cultiver une relation de complicité et de déceler tout problème éventuel, notamment certains abus dont il pourrait être l’objet. En adoptant une communication ouverte et une écoute attentive de votre enfant, adaptées à son âge et à sa maturité, il pourra établir des relations saines et équilibrées avec les autres et se protéger des abus.

L’intimité est un sujet qu’il convient d’aborder avec délicatesse. Retrouvez quelques conseils pour l’évoquer avec votre enfant dans cet article sur le corps et l’intimité de l’enfant.

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