Expliquer la vue et le fonctionnement de l’œil aux enfants
Voir le monde qui nous entoure, c’est tout naturel, un vrai petit miracle qui se renouvelle à chaque instant sans que nous en ayons conscience. Mais au fait comment voit-on ? Si vos cours d’anatomie sont déjà un peu loin, un petit rappel du fonctionnement de l’œil peut être utile. La cornée est la partie transparente, située à l’avant de l’œil, qui le protège et laisse passer la lumière. Situé derrière la cornée, l’iris est la partie colorée de l’œil, avec en son centre une ouverture : la pupille.
L’iris est un muscle qui permet d’agir sur l’ouverture de la pupille. Celle-ci se rétracte quand il y a beaucoup de lumière et se dilate quand il y en a peu, ce qui permet d’adapter la quantité de lumière nécessaire à la formation de l’image. La lumière passe ensuite par le cristallin, une sorte de loupe située derrière la pupille. Sa fonction est de concentrer la lumière et de l’amener jusqu’à la rétine. On peut comparer la rétine à une sorte d’écran, situé au fond de l’œil, sur lequel se forme l’image. Celle-ci est envoyée dans le cerveau par l’intermédiaire du nerf optique.
Les illusions d’optique, des erreurs du cerveau
L’image formée sur la rétine apparaît à l’envers, un phénomène dû à la forme incurvée de l’œil, comparable à celui qui se produit lorsqu’on se regarde dans une cuillère. Pour nous offrir une perception exacte de la réalité, le cerveau remet les images qu’il reçoit à l’endroit. Il effectue aussi tout un travail d’interprétation. Mais, l’image est parfois si complexe qu’il ne parvient plus à faire cet exercice correctement. Il commet alors des erreurs, à l’origine des illusions d’optique. Il peut accentuer les contrastes, modifier les couleurs, créer des mouvements ou des volumes qui n’existent pas, transformer les lignes droites en courbes, etc.
La réalité, c’est quoi exactement ?
Quand on parle de réalité, c’est toujours un sujet soumis à l’appréciation de chacun, car on ne la perçoit pas tous de la même manière. Il suffit d’être atteint d’un trouble visuel pour en avoir une perception différente de celle de son voisin. Quand on sait que la majorité de la population est atteinte (parfois sans le savoir) d’un défaut visuel, cela laisse une grande place à l’interprétation de ce que l’on voit : vision trouble pour les myopes, les hypermétropes et les astigmates ou mauvaise perception des couleurs pour les personnes daltoniennes. Pour le nouveau-né, c’est encore pire, la réalité ressemble à une sorte de ouate épaisse. Doté d’une très mauvaise vue, il voit en noir et blanc et sans relief, et ne perçoit pas les détails. L’odorat et le toucher lui sont beaucoup plus utiles que la vue pour reconnaître ses parents !
Les animaux et les illusions d’optique
Les animaux se servent des illusions d’optique pour se dissimuler en adoptant une forme ou une couleur leur permettant de se fondre dans le décor. Cette technique leur est tout aussi utile pour échapper à leurs prédateurs que pour piéger leurs proies. Caméléon, pieuvre, raie, hippocampe maîtrisent à fond l’art des illusions d’optique et de nombreuses autres espèces (insectes, serpents ou oiseaux) rivalisent d’ingéniosité pour passer totalement inaperçus. Reconnaissez-vous les animaux cachés dans ces clichés du photographe Art Wolfe ?
Les artistes et les illusions d’optique
Des artistes célèbres ont fait entrer des illusions d’optique dans leurs tableaux. A la Renaissance, Giuseppe Arcimboldo (1527-1593) en a fait sa spécialité. Il maîtrise l’art du trompe-l’œil à la perfection. Il est connu pour ses tableaux représentant des légumes, fruits, fleurs, animaux et autres éléments. De près, ce sont des natures-mortes. En s’éloignant un peu, elles deviennent des portraits, allégories des saisons, des éléments ou de métiers. La paréidolie est l’aptitude à reconnaître des images familières dans un tableau, un paysage, des nuages, une constellation, etc. Salvador Dali (1904-1989) a employé ce procédé dans plusieurs de ses œuvres : Marché d’esclaves (avec apparition invisible du buste de Voltaire), Le grand paranoïaque et Visage paranoïaque. Avez-vous trouvé les visages cachés dans ces paysages ?
Certains artistes contemporains produisent des œuvres étonnantes à partir d’illusions d’optique. Dans ses tableaux représentant des paysages, le peintre ukrainien Oleg Shupliak reprend la technique de la paréidolie de ses illustres prédécesseurs. Les illusions d’optique sont également au centre du travail de l’artiste de rue Julian Beever, mais dans une tout autre approche. Le dessinateur réalise ses œuvres en 3 dimensions, à la craies, sur les trottoirs des grandes villes. Hyper réalistes, ses trompe-l’œil se fondent littéralement dans le décor et offrent une autre réalité aux passants. Autre artiste de rue, Edgar Mueller. Il affectionne les paysages vertigineux, tracés à même le sol, des trompe-l’œil aussi beaux que saisissants !
Illusion d’optique : un thaumatrope à réaliser soi-même
Pour passer maître dans l’art de l’illusion, nous vous proposons de réaliser un thaumatrope, une illusion d’optique reposant sur le principe de la persistance rétinienne, et permettant de fusionner deux images en une seule. L’objet est réalisé à partir de 2 disques découpés dans du papier. On dessine sur chacun des disques des dessins complémentaires. Par exemple, un oiseau et une cage, un poisson et un aquarium, une sorcière et un manche à balai, une araignée et une toile, etc. Ensuite, on colle une paille au dos d’un des disques, bien au centre. Puis, on colle les disques entre eux. On laisse sécher. Ensuite, il suffit de faire tourner l’objet en frottant la paille entre les mains et… on voit apparaître l’oiseau dans sa cage, le poisson dans son aquarium, la sorcière sur son balai, l’araignée sur sa toile… C’est magique ! Exercez-vous avec vos petits créatifs !
Et surtout, n’hésitez pas à partager vos créations avec nous !
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