Petites et grandes inventions pour l’école
Un retour sur l’histoire de quelques objets emblématiques de l’école.
Le tableau : noir ou blanc, une question d’époque
Parmi les innovations notables dans l’invention de l’école, le tableau s’installe dans les salles de classe dès l’instauration de l’école obligatoire en 1882. Jusqu’aux années 60, il est fabriqué à partir d’ardoise. Le matériau est lourd, fragile et sensible aux rayures, ce qui lui vaut d’être remplacé par l’acier émaillé, sur lequel les enseignants peuvent aussi fixer des documents à l’aide d’aimants. De nos jours, le tableau noir est de plus en plus remplacé par le tableau blanc. Il est fabriqué à partir du même matériau mais il est utilisable avec des feutres, plus facile à effacer, et peut se transformer en écran de projection, de sérieux atouts pour convaincre les enseignants.
Le cartable, du carton bouilli au cartable numérique
Les premiers cartables font eux aussi leur apparition à la fin du XIXe siècle. À cette époque, l’objet est plutôt rudimentaire. Il est la plupart du temps en toile ou en carton bouilli, et porté en bandoulière. Il est accompagné d’un petit panier en osier pour transporter le déjeuner, car on n’a pas encore inventé la cantine ! En montagne, on équipe les écoliers de cartables en bois, plus adaptés aux intempéries, et qui font aussi office de bureau et de… luge.
Au XXe siècle, le cartable en cuir, à fermetures métalliques, devient la référence. Il a l’avantage d’être solide et de pouvoir se transmettre au petit frère ou à la petite sœur. Il faut attendre les années 70 pour voir les premiers cartables en plastique. Ils sont de toutes les couleurs, et bientôt agrémentés des héros de l’époque, comme Heidi ou Goldorak. Dans les années 80, le sac à dos remplace le cartable. Avec 8kg en moyenne, il est jugé trop lourd, et les fabricants sortent un modèle à roulettes. Et aujourd’hui, alors ? On dit que le bon vieux cartable serait menacé par le cartable numérique… Pas si sûr… on ne remplace pas aussi facilement un objet culte !
Le crayon à papier : mine de rien, il résiste
Il a un côté sympa ce crayon : il permet de se tromper, d’effacer et de recommencer ! Il n’en a pas toujours été ainsi ! Au Moyen-Âge, les copistes écrivent avec une plume ou un morceau de plomb taillé. Au XVIe siècle, la découverte du graphite dans le nord de l’Angleterre va tout changer. On découvre qu’en le taillant et en l’entourant de bois, on peut le transformer en crayon. En 1795, la France est en guerre avec l’Angleterre, ce qui rend l’approvisionnement en graphite difficile. Le savant Jacques Conté trouve une alternative en mettant au point une mine plus économique en minerai, fabriquée à partir d’un mélange de graphite et d’argile. Le crayon à papier actuel est toujours constitué de ce même mélange : plus la mine est dure, plus elle contient d’argile ; plus elle est tendre, plus elle contient de graphite !
Le taille-crayon, l’objet des écoliers et des collectionneurs
Le complément indispensable du crayon à papier est bien sûr le taille-crayon. On doit son invention, en 1828, au mathématicien français Bernard Lassimone. Son taille-crayon est plutôt une machine à tailler les crayons, dotée d’une manivelle. Pour le taille-crayon de poche, il va falloir attendre quelques années. La miniaturisation du précieux accessoire intervient en 1847, grâce à Thierry des Estivaux, inventeur d’un taille-crayon proche des modèles actuels. Au cours du siècle dernier, le taille-crayon prend des formes et des couleurs variées pour séduire la clientèle, et devient un objet publicitaire. En métal, en plastique, en bois, avec ou sans réservoir, à manivelle, électrique, en forme de lapin, de poubelle ou de Tour Eiffel… il devient un objet convoité par les collectionneurs : les molubdotémophiles en possèdent jusqu’à plusieurs milliers.
Le stylo-bille, il roule toujours pour les écoliers
On doit l’invention du célèbre stylo au journaliste hongrois László Biró, en 1938. C’est en observant des enfants jouer aux billes que lui vient l’idée de ce stylo révolutionnaire. Il s’aperçoit que les billes laissent une trace derrière elles après avoir traversé une flaque d’eau. Cela lui donne l’idée d’insérer une toute petite bille à un stylo existant. Bingo ! L’inventeur constate que la bille régule l’écoulement de l’encre et évite qu’elle ne sèche. Fini les taches d’encre ! L’Education nationale autorise le stylo-bille en classe à partir de 1965. Les écoliers ravis l’adoptent aussitôt, d’autant plus qu’ils découvrent rapidement que le stylo-bille peut facilement se transformer en sarbacane !
La pâte à modeler, une bonne pâte pour les créatifs
L’invention de la pâte à modeler remonte à la fin du XIXe siècle. Tout commence par l’invention de l’Italien Tschudi, qui met au point la plastiline, une matière souple et malléable, qui est, aujourd’hui encore, employée en sculpture et en modélisme. En 1897, William Harbutt, un professeur d’art britannique met au point la plasticine, une matière particulièrement souple et qui peut être colorée. C’est notre pâte à modeler, celle que l’on utilise à l’école. Elle a également été employée pour des trucages au cinéma, comme dans le premier King Kong, réalisé en 1933 ; et, plus récemment, pour le cinéma d’animation, notamment par Nick Park, le créateur de Wallace et Gromit.
Le ruban adhésif, l’adhésion est immédiate !
On doit l’invention du ruban adhésif à un ingénieur américain, Richard Drew. Dans les années 20, les voitures bicolores étaient à la mode. Les carrossiers utilisaient du journal pour masquer les couleurs. Mais, en le retirant, ils enlevaient aussi une partie de la peinture. Richard Drew a l’idée de remplacer le journal par du ruban adhésif. En 1923, il réalise de premiers essais peu concluants. Le ruban ne tient pas ! Il n’y a pas assez de colle, et Richard Drew est taxé de radin, autrement dit de “scotch” (écossais), les Ecossais étant, eux aussi, perçus comme radins. En 1925, il met au point le ruban adhésif idéal, aussitôt baptisé par les carrossiers Scotch Tape (ruban écossais), nom sous lequel le ruban adhésif est commercialisé auprès du grand public à partir de 1930 !
La calculatrice : on compte sur elle depuis 50 ans !
La première machine à calculer remonte au XVIIe siècle. C’est le mathématicien Blaise Pascal qui en est l’inventeur. La Pascaline était dotée d’un mécanisme qui permettait de faire uniquement des additions. Au XIXe siècle, des ingénieurs allemands mettent au point une machine à calculer électromagnétique, capable d’additionner et de multiplier. En 1972, l’entreprise Texas Instrument met sur le marché la première calculatrice électronique. Aujourd’hui, la calculatrice est présente partout, à la maison, au bureau, à l’école, mais elle est de plus en plus concurrencée par de nombreuses applications que l’on peut installer sur les ordinateurs, tablettes et téléphones.
Le cahier de vacances, un démarrage en fanfare dans les années 30
Au début des années 30, Roger Magnard tient une papeterie dans la Creuse. Malmené par la crise financière de 1929, ses ventes sont en chute libre. A l’approche des vacances d’été, il espère bien les relancer en lançant un cahier de devoirs de vacances. Conçu avec des enseignants, le cahier est présenté sous une forme ludique et s’accompagne de jeux concours, récompensés de très beaux prix. Il n’en fallait pas plus pour emporter l’adhésion des écoliers et de leurs parents : avec 50 000 exemplaires vendus en 1933, ce premier cahier de vacances est un véritable succès !
L’école, LA grande invention
Au fait, qui a inventé l’école ? Charlemagne ? Jules Ferry ?… Ni l’un, ni l’autre, ou plutôt un peu les deux. L’école existait déjà dans l’Antiquité. Elle serait apparue avec l’invention de l’écriture, soit au IVe siècle avant J.-C., en Egypte et en Inde, puis chez les Romains. Et Charlemagne alors, quel rôle a-t-il joué dans l’éducation ? Jusqu’à l’an 800, date du couronnement de Charlemagne, l’école était réservée à une élite sociale.
L’invention de l’école est un sujet complexe et fascinant. Charles n’était pas qu’un guerrier, il s’intéressait aussi à l’éducation et désirait qu’elle soit plus accessible. Pour y parvenir, il décide d’installer des écoles dans les cathédrales et les monastères. Charlemagne n’a donc pas inventé l’école, mais il a participé à sa démocratisation. L’autre personnage important pour ouvrir l’école au plus grand nombre est Jules Ferry. Au XIXe siècle, il est nommé ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts et l’auteur de deux lois, en 1881 et 1882, qui rendent l’école gratuite et obligatoire en France.
Beaucoup d’autres innovations ont amélioré le quotidien des écoliers. À votre avis, quelle a été la plus importante pour les enfants ?
Pas de commentaire pour le moment.