L’éducation alternative, qu’est-ce que c’est ?
Les pédagogies alternatives sont nées d’un constat : l’éducation classique contrarie tellement la nature des enfants qu’elle semble avoir été inventée pour leur enlever le plaisir d’apprendre. Ils aiment bouger, on les oblige à rester immobiles pendant de longues heures. Ils aiment toucher tout ce qui les entoure, on leur dit qu’il faut toucher avec les yeux. Ils aiment raisonner et faire fonctionner leur intelligence, on leur demande d’apprendre des choses par cœur et d’être capable de les ressortir au moment voulu. Ils aiment les récompenses, on les punit lorsqu’ils n’obéissent pas. Seuls les enfants capables de se fondre dans ce moule très normatif peuvent réussir. Et après cela, on s’étonne qu’ils n’aiment pas l’école !
Quelles sont les différentes méthodes d’éducation ?
L’enseignement traditionnel ne constitue pas le seul moyen d’apprendre. Dès le siècle dernier, des pédagogues visionnaires avaient déjà identifié ses défauts et imaginé des pédagogies pour apprendre autrement, en mettant le plaisir au centre des apprentissages. Ces écoles alternatives ont vu le jour un peu partout en Europe : Montessori en Italie, Steiner en Autriche, Freinet et Cousinet en France, Decroly en Belgique. Elles ont pour points communs d’appréhender les enfants dans leur globalité, de n’oublier aucun aspect de leur personnalité, de favoriser leur développement physique, manuel, intellectuel et émotionnel, et de ne pas établir de hiérarchie entre les matières enseignées. Elles mettent l’enfant au cœur du projet éducatif en respectant sa personnalité et son rythme d’apprentissage, favorisent l’estime de soi et le respect des autres, stimulent la curiosité de l’enfant.
Priorité est donnée à l’autonomie et la liberté d’apprendre en suivant son propre chemin. Dans ce système, l’éducation verticale, où le maître enseigne et les élèves écoutent, est jugée archaïque. L’enseignant n’est pas celui qui détient le savoir, mais celui qui montre à l’enfant la voie d’accès à la connaissance. Les notes sont jugées peu efficaces pour permettre aux élèves de progresser. On préfère relever les aspects positifs de leur travail au lieu de se focaliser sur les points négatifs. L’entraide et la collaboration entre les élèves sont encouragées plutôt que la compétition. Au-delà, les écoles alternatives visent à l’édification d’une société meilleure.
Quelles sont les meilleures éducations alternatives ?
Pédagogie Montessori
Figure de proue du mouvement des écoles alternatives, Maria Montessori reste aujourd’hui une référence dans ce domaine et une source d’inspiration pour les pédagogues qui lui ont succédé. Première Italienne à devenir médecin, Maria Montessori a imaginé une méthode pour aider les enfants en difficulté. Elle s’aperçoit que ses principes peuvent s’appliquer à tous les bambins pour leur plus grand bien.
Maria Montessori considère l’enfant comme un être humain à part entière, déjà doté de sa propre personnalité. Pour bien se développer et s’épanouir, elle pense qu’il faut lui laisser une grande autonomie, qu’il doit développer des solutions personnelles pour apprendre. “Aide-moi à faire seul” : l’enfant joue le rôle le plus important dans ses apprentissages, son éducateur est un observateur et un guide. L’enfant apprend en explorant, expérimentant, faisant des erreurs, recommençant, en puisant dans ses propres ressources. Selon Maria Montessori, “L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir”. La pédagogie Montessori s’accompagne de l’utilisation d’un matériel spécifique, agréable à utiliser, adapté à la taille de l’enfant, qui lui permet d’apprendre en faisant jouer ses 5 sens.
Pédagogie Freinet
Autonomie aussi pour Célestin Freinet, un instituteur français créateur de la méthode qui porte son nom. Comme chez Montessori, la pédagogie Freinet donne à l’élève un rôle actif dans son apprentissage. Il participe aussi bien à l’organisation de la classe et qu’au choix des thèmes abordés. Freinet bouscule la hiérarchie établie entre maître et élève. L’enseignant ne délivre plus son cours depuis l’estrade, mais prend place au milieu de la classe pour mieux accompagner les élèves dans leurs apprentissages. Comme les autres pédagogies alternatives, l’apprentissage passe par l’expérimentation, l’échec n’est pas la fin de tout espoir de réussite mais une façon d’apprendre et de rebondir. Les matières pouvant aider l’enfant à développer sa sensibilité sont valorisées : théâtre, danse, expression écrite, sorties… Freinet pensait que ces enseignements jugés secondaires étaient très importants pour aider les élèves à réussir.
Pédagogie Steiner
Selon Rudolf Steiner l’enfant est déjà doté d’une personnalité, qu’il faut respecter. On doit l’aider à apprendre en suscitant sa curiosité, dans le respect de son rythme. L’originalité de la pédagogie Steiner est de mettre l’accent sur la pratique artistique et corporel. La priorité n’est pas d’apprendre au bambin à lire, écrire et compter, mais de favoriser le développement de son intelligence émotionnelle et de sa créativité par la pratique des arts plastiques, de la musique et du théâtre. Le jeu occupe une place importante durant les premières années. L’enseignement des matières fondamentales arrive ensuite. L’accent est mis sur les voyages internationaux grâce aux échanges scolaires, ce qui favorise l’apprentissage des langues.
Pédagogie Cousinet et pédagogie Decroly
Roger Cousinet était lui aussi instituteur. Intéressé par la psychologie de l’enfant, il met en place la méthode active, basée sur le travail de groupe. En 1946, il crée une école expérimentale, l’Ecole nouvelle de la source, située à Meudon en région parisienne. En Belgique, Ovide Decroly mène, de son côté, ses propres expériences de pédagogie alternative. Elles sont basées sur des travaux menés auprès d’enfants handicapés et proches des recherches menées par Cousinet. Créateur de la méthode globale d’apprentissage de la lecture et de l’écriture, Decroly privilégie le travail de groupe. Comme les autres méthodes d’enseignement alternatives, la méthode Decroly privilégie l’utilisation des centres d’intérêt de l’enfant pour l’amener naturellement aux apprentissages scolaires.
Connaissez-vous les pédagogies alternatives ? Pensez-vous qu’elles sont bénéfiques aux enfants ? Souhaiteriez-vous scolariser votre enfant dans une école alternative ?
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